Circuit économique et logique de construction des comptes

 

Circuit économique et logique de construction des comptes

Le circuit économique et la construction des comptes

Dans une économie capitaliste, la grande majorité des relations économiques et financières des agents passent par les marchés. Ces derniers sont regroupés en grandes catégories. On parle alors de marché des biens et services, de marché de travail, de marché des capitaux, de marché international etc. C’est pour cette raison que l’économie capitaliste est qualifiée d’économie de marché.

D’autres relations économiques entre les agents ne transitent pas par le marché (autoconsommation, services et biens livrés gratuitement par l’Etat au Public, etc.). On parle à ce niveau de production non marchande.

I - Présentation et interprétation du circuit économique en relation avec la comptabilité nationale 

Le circuit économique est un schéma simplifié qui retrace les principales relations ou flux comptables entre les différents groupes d’agents d’une économie nationale.

1 - Les Agents économiques

La CN distingue cinq agents économiques appelés secteurs institutionnels et un agent extérieur :Le secteur des sociétés non financières (SNF) ; le secteur des sociétés financières (SF); le secteur des Administrations publiques (APU); le secteur des ménages (MN); le secteur des institutions sans but lucratif au  service des ménages (ISBLSM).

Les différentes unités extérieurs qui entretiennent des relations économiques et financières avec les secteurs institutionnels  résidents sont regroupés dans un secteur fictif appelé reste du monde (RDM).

Circuit économique Les Agents économiques

2 - Les opérations économiques

Ces divers secteurs effectuent entre eux d’innombrables opérations d’ordre économique et financier et de flux élémentaires. Ces différentes opérations nombreuses et diverses sont agrégées en un nombre relativement limité de catégories en fonction de leur nature. 

La nomenclature principale des opérations et des autres flux adoptée dans le Système national comprend, à son premier niveau, quatre grandes catégories dont chacune est subdivisée selon une structure hiérarchique.

  • opérations sur biens et services
  • opérations de répartition
  • opérations financières
  • autres entrées d’accumulation

II- Logique et principes de construction des comptes

Le circuit économique montre les différentes relations économiques et financières des agents économiques dans un pays donné. Leur comptabilisation est différente de celles employée en comptabilité générale. La première applique la méthode de macro-comptabilisation et la seconde celle de la micro-comptabilisation. 

Logique et principes de construction des comptes

Deux méthodes sont appliquées pour comptabiliser ces opérations : 

  • l’une relève du domaine de la comptabilité générale elle est dite micro-comptabilité. Elle intéresse les entreprises de manière individuelle.
  • l’autre relève du domaine de plusieurs unités économiques agrégées par la comptabilité nationale. Elle est appelée macro-comptabilité.

Toutes les deux applique le principe de la partie double mais de façon différente. Cette différence réside dans l’introduction dans la comptabilité nationale de deux simplifications 

  • un traitement spécial des contreparties monétaires.
  • l’application des comptes écrans.

1 - Le principe de la partie double

En comptabilité générale : toute opération réalisée par une entreprise intéresse, comptablement, ladite entreprise. Elle ne se préoccupe pas de la comptabilité de l’autre agent avec qui elle a entretenu la relation. Chaque unité comptabilise ses opérations selon le système de la partie double. Si on applique le principe de la partie double de la comptabilité générale, la comptabilisation des différentes opérations, ci-dessous, se présentera, pour chaque agent pris isolément, comme suit :

Les ménages : 

Le principe de la partie double

Les sociétés non financières :


Les administrations publiques :


Les institutions financières : 


En comptabilité nationale, la technique d’enregistrement implique tous les agents économiques en relation et l’enregistrement des opérations intéresse tous les agents en même temps. Une opération impliquant deux agents entraine l’enregistrement comptable chez les deux agents. En respectant le principe de la partie double pour chaque agent, le comptable national doit enregistrer quatre inscriptions pour les deux agents (1 x 22 = 4)

En comptabilité nationale, si on utilise comme agents les branches et éventuellement les sous-branches, le nombre d’agents peut dépasser des milliers et le nombre d’opérations est aussi très élevé. Pour n agents et m opérations, le nombre de relations sera de : m x n2.

Il est très difficile de présenter une comptabilité comportant des millions d’inscriptions dans un même tableau. Les experts de la comptabilité nationale ont introduit deux importantes simplifications : 

2 - Système des comptes écrans et traitement spécial des contreparties monétaires et financières des opérations

Pour l’exemple précédent d’une seule opération (versement d’intérêt) et de quatre agents, le nombre de relations peut atteindre 16 (1 x 42 = 16). Comme le montre le tableau ci-dessus :


Les 4 agents économiques sont nommés (par souci de simplification) : A1, A2A3 et A4. Ainsi, les 16 relations peuvent être schématisées comme suit:

Schéma de 16 relations

Schéma de 16 relations


Le système des comptes écrans ne s’attache pas à l’inscription des relations des divers agents prises une à une, mais  aux totaux des colonnes et des lignes du tableau. Dans notre exemple, au lieu d’avoir 16 relations, nous inscrirons seulement 8.

Schéma des relations après introduction du compte-écran

Schéma des relations après introduction du compte-écran

Le compte-écran est un compte qui centralise les flux en provenance des divers points de départ (agents : A1, A2, ……An) et qui oriente par la suite les flux centralisés vers des points de destination (agents : A1, A2, ……An) en masquant les innombrables relations existantes auparavant. 

Au lieu de 16 relations, le nombre s’est réduit à 8 tout en respectant le principe de la partie double. Quand un compte est débité un autre est crédité du même montant. En plus, le total des emplois est égal au total des ressources : 

Le compte-écran
105 000 + 0 + 14 000 + 60 000  =  20 000 + 89 000 + 15 000 + 55 000     
                 
179 000     =      179 000

Globalement, la comptabilité nationale distingue deux catégories de comptes : 

  • les comptes non financiers destinés à enregistrer les flux relatifs aux opérations sur biens et services et aux opérations de répartition. 
  • les comptes financiers destinés à enregistrer les flux monétaires et financiers (endettement, créances, remboursement) constituant la contrepartie des flux sur biens et services et sur les flux de répartition.

Les premiers comptes sont tenus en termes de ressources (partie droite) et d’emplois (partie gauche). Les seconds comptes (comptes financiers), les enregistrements comptables, en comptabilité nationale, sont tenus en termes de variations nettes de créances (partie gauche) et en termes de variations nettes de dettes (partie droite). Tous les comptes doivent  présenter un équilibre.

Les comptes  non financiers :

Les comptes  non financiers

Les Comptes financiers : 

La contrepartie  monétaire des versements n’est pas enregistrée pour chaque opération. Les relations monétaires et financières ne seront enregistrées que pour leurs variations algébriques au cours de la période.

Les Comptes financiers

Les ménages ont reçu des entreprises une somme de 20 000, sous forme de monnaie, en contrepartie du travail effectué pour le compte des entreprises. Ils ont versé une somme de 15 000, sous forme de monnaie, aux entreprises pour l’achat des biens et services et ils ont prêté une somme de 3 000 aux entreprises.

En somme la variation du stock de monnaies des ménages est le suivant : + 20 000 – 15 000 - 3 000 =  2 000.

Les entreprises ont reçu une somme sous forme de monnaie de 15 000, en contrepartie des ventes de biens et services. Elles ont payé, en monnaie, des salaires d’une somme de 20 000. Et elles ont emprunté des ménages une somme de 3 000 sous forme de monnaie.

En somme la variation du stock de monnaie de l’entreprise est le suivant :  +15 000 - 20 000 + 3 000 = - 2 000

Commentaires

Vous êtes le bienvenu pour partager vos idées avec nous dans les commentaires !

Archive

Formulaire de contact

Envoyer